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Atlas Plastique, d’anciens salariés racontent l’usine…

sur 26 mai 2025

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L'usine Atlas Plastique

Témoignages
Article Ouest-France (Publié le 05/07/2017 à 01:05 ) – Wissem Aguir

« C’est gigantesque ! » C’est le propos qui revenait le plus souvent dans la bouche des visiteurs, le samedi 20 mai, aux dires des anciens salariés de l’usine désaffectée d’Atlas, à Issé. Ces derniers se sont retrouvés chez Jeaninne et Robert Couchourel, cité Synthex, au cœur de l’ancien quartier des salariés d’Atlas, quelques jours après l’ouverture au grand public du site désaffecté. « Même les gens d’Issé n’avaient pas conscience de la superficie des bâtiments », ajoute Jeaninne Couchourel, qui a rencontré Robert, son futur époux, à l’usine. Celui-ci abonde : « Quand on passe devant, on ne se rend pas compte de la profondeur. »

Un petit événement en soi, cette visite : il faut remonter à 1974 pour trouver la dernière ouverture au public de l’usine, qui a fermé définitivement ses portes en 2006. « Les visiteurs portaient veste et cravate, habits du dimanche : c’était une autre époque », se souvient Robert.

« Je suis rentré à Atlas parce que je jouais au foot »

33 000 m² de bâtiments où venaient travailler des ouvriers venus de partout à la ronde : « Moisdon, Châteaubriant, Derval, La Meilleraye… Quinze à vingt communes étaient concernées », précise Robert. « Et surtout d’Abbaretz !, surenchérit Jacques. On a récupéré les gens de la mine quand elle a fermé. »

Mais, cela venait aussi de beaucoup plus loin : « Paris, Alsace, Lyon, où il y avait des gens spécialisés et formés, explique Robert. C’est pour ces personnes que la cité Synthex a été construite dans les années 1960. »

Synthex comme « synthétique », « et pas comme Saint-Exupéry, une erreur commune ! »

« C’était une tout autre époque : il y avait du boulot partout !, se remémore-t-il. Il suffisait que vous jouiez au football à Châteaubriant pour qu’on vous engage à l’usine pour venir renforcer l’équipe d’Issé ! » Jacques acquiesce : « Je suis rentré comme ça. Je jouais au football et on m’a dit : si tu veux travailler ici, tu peux. »

Les salariés se souviennent des conditions de travail, « dures ». L’usine fabriquait, entre autres, des bottes en plastique. « Il faisait 200° quand on ouvrait les portes du four ! », se rappelle Jacques, qui a aussi travaillé aux stations de pompage et à l’entretien des locaux. « Et c’était des métiers relativement dangereux. Il y avait beaucoup de petits pépins de santé et d’accidents », grimace Robert. Et parfois dramatiques : il se souvient de trois décès dans l’usine, « le dernier en 1988 ».

« Être licenciés : un motif de honte »

1973, 1er choc pétrolier et début du déclin d’Atlas, très dépendante de l’or noir. « Un déclin qui a commencé aussi avec la pré mondialisation, analyse Robert, ajoutant que l’usine subissait la concurrence de produits moins chers équivalents, fabriqués dans d’autres pays.
La première vague de licenciements, « la plus grosse », eut lieu en mai 1978. « On devait être environ 480 personnes et un salarié sur deux a été licencié. Les gens ne comprenaient pas, c’était les premiers licenciements économiques. C’était un motif de honte, car dans le temps, il fallait avoir commis une faute grave pour l’être. »

Un traumatisme qui a entraîné un mouvement de grève de trois semaines, « qui a marqué l’histoire de la commune et où toute la ville a défilé ! » Après plusieurs vagues de licenciements, l’usine s’est progressivement vidée de ses salariés pour finalement fermer en 2006. Quelques mois après, une visite avait été organisée pour les anciens salariés. « Là (le 20 mai), c’était balayé et mis en ordre, mais en 2007, tout était en vrac : armoires renversées, bulletins de paye jonchant le sol… C’était scandaleux », se souvient Jeanine. « J’ai pleuré, j’avais mal au cœur. J’y ai travaillé trente-huit ans et de voir le lieu comme ça… », appuie Jacques. Mais la dernière visite lui a remis un peu de baume au cœur, avec beaucoup de jeunes des dernières générations de salariés « qui me reconnaissaient et venaient me dire bonjour. C’était touchant ». Une visite qui a aussi relancé un projet. Celui mené par Robert Couchourel et d’autres anciens salariés, qui vont présenter, en octobre, « un topo de l’histoire de l’usine Atlas de A à Z avec les survivants, des gens âgés de plus de 80 ans. » Parce qu’avec cette visite, « les gens d’Issé se sont rendu compte qu’après nous, il n’y aura plus personne ».

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